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Un coeur en transit
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Un coeur en transit
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21 septembre 2008

D-Day

            Ca y est, le jour tant attendu est arrivé, j’ai donc décidé d’intituler ce jour « D-Day » en mémoire du jour du débarquement des troupes alliées en Normandie. D-Day, decision day, mal renommé Jour-J car c’est réellement pour moi le jour de la décision. La décision de rester ou de partir, celle de libérer mon cœur de la peine et de la souffrance qui l’occupe ou de le laisser aux mains de l’envahisseur. Tels les petits groupes de résistants, les pulsations de mon cœur attendent cette aide en comptant chaque seconde qui les sépare de la liberté comme chaque coup de marteau assaillant les chaines qui emprisonnent la patrie de mes émotions.

            Encore quelques minutes de patience et je saurais si je n’ai pas fait ce voyage pour rien, si je suis dans l’accomplissement de ma destinée ou si je me suis fourvoyé, si je me suis à nouveau trompé de route et que l’aventure doit s’achever ici. Je suis au « De Student » où je t’ai donné rendez-vous. Un bouquet de roses, une blanche pour l’amitié et deux rouges pour la passion que je te voue, n’attend que ta venue pour accomplir lui aussi sa destinée ; être offert comme mon être attend de s’offrir à toi.

            Tu es enfin arrivée et je suis heureux de pouvoir à nouveau admirer ton visage et, au centre de celui-ci ton sourire éclatant tel un unique rayon de soleil un jour de pluie. Je t’ai retrouvé telle que tu étais dans mon souvenir, avec cette même joie de vivre, mais aussi ce petit coté mystérieux que tu dégages lorsque tu es perdue dans tes pensées. A quoi penses-tu ? Cela, je ne le sais … A moi, je l’espère, mais ce serais trop beau pour être vrai. Ce bouquet de fleur que je t’ai offert à l’air de t’avoir fait plaisir et, tu as aussi l’air d’être contente de me revoir. Malheureusement, nous n’allons pouvoir nous voir que peu de temps car comme tes parents ne peuvent pas m’héberger, je vais devoir repartir demain … Mais aujourd’hui, nous sommes enfin réunis et  cette journée est nôtre et j’entends bien en savourer chaque instant aussi bref soit-il.

            Pour le moment, nous avons tous les deux maintes choses à faire à Mechelen, moi, je doit changer mon billet de train et toi, tu dois t’occuper de ton inscription, mais au moins, ces choses nous les ferons ensemble et c’est pour moi tellement important d’être avec toi pour ces petites choses de la vie, tout pendant que tu t’occupes de tes papiers, moi, je reste là à te contempler. Je tiens à être là comme un soutien pour toi, ça a vraiment l’air de t’ennuyer d’être obligée de représenter ton année ; alors je veux simplement être là, assis juste à coté, silencieux mais pas moins attentif. De plus, ça me permet de profiter un peu plus de ta présence …

            Un petit café et un sandwich pris sur la route de la station pour échanger mon ticket, parler de la pluie et du beau temps, échanger des regards, des sourires sont les plaisirs simples que je voulais partager avec toi. Maintenant, je suis comblé, se sont ces simples petits moments du quotidien qui d’habitude sont futiles mais qui partagés avec toi sont autant de souvenirs intenses. Je n’aspirais qu’à être avec toi et mon cœur s’emplit d’allégresse à chaque pas. La pluie ne nous permet pas de faire une promenade le long du Dijle mais qu’importe, un verre au « De Student » en ta compagnie importe plus à mes yeux que toutes les promenades du monde sans toi. Et ce verre nous permet de parler de nos vies respectives, de nos gouts, nos aspirations … De simplement profiter pleinement l’un de l’autre. Je sais maintenant que je ne suis pas venu pour rien ; même si ce n’est que pour avoir vécu ces quelques instants avec toi.

            Etre assis là, te raconter ma vie, t’écouter parler sont pour moi des souvenirs inébranlables, ils resteront à jamais dans ma mémoire comme un instant intemporel, inexplicable. Et cet instant surtout, ce bref moment où nous sommes restés silencieux, perdus dans nos pensées, comme si le temps n’existais plus et qu’un instant, un ange s’étais posé sur nous, nous projetant hors du temps et de l’espace où nous seuls existions dans l’univers. Un tableau digne de Robert Doisneau.

            De tous ces moments, je n’ai perdu une miette et n’ai non plus cessé de t’admirer, un être sculpté par les anges, ces longs cheveux châtains, lisses tombant sur tes épaules que tu replaces de temps en temps de droite et de gauche cachant ton regard légèrement souligné par un peu de mascara noir intense seyant parfaitement à ces larges pupilles grises bleutées. Ton sourire si reposant que lorsqu’on pose le regard dessus, les soucis de la vie s’envolent et libère le cœur de tout ce qui pourrait l’encombrer et ainsi savourer pleinement le moment. Et ce corps si sublimement parfait que le diable lui-même en tirerait une larme de compassion car nulle chose créée par la main de l’homme ne pourrait sublimer la perfection que la nature t’a si généreusement offerte.

            Mais que le temps passe vite quand on voudrait l’arrêter, Chronos n’aime pas que l’on touche à ses aiguilles et l’heure de ton départ sonne déjà pour laisser place au temps des au revoir et, tandis que ton train s’éloigne sur le chemin de ton quotidien, mon esprit tente de revivre ces quelques heures passées ensemble pour les graver à jamais et ainsi pouvoir me les remémorer jusqu’à notre prochaine rencontre. Maintenant, je dois penser à mon retour en Normandie mais je peux repartir en paix, je sais que j’ai accompli ici ce que je devais faire.

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